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Il y’a quelque chose dans la persévérance qui finit par obliger le destin. Certains l’appellent la foi, nous dirons le courage, et c’est sans doute un peu des deux. Cette chose, quelle qu’elle soit, Constantine Kouadio la possède assurément et en a fait une arme. Qu’est ce qui en effet prédestinait une victime de la guerre à devenir une cheffe d’entreprise prospère, une femme politique accomplie mais surtout une femme au leadership exacerbé qui aujourd’hui est en train de réussir le pari de l’autonomisation de la femme rurale? Découvrons ensemble le portrait de l’Héroïne de Djékanou (Ndlr: région du centre de la Côte D’Ivoire).

Meneuse de Femmes

Lorsqu’éclate la guerre civile ivoirienne du feu qu’a attisé la guerre de 2002, Constantine était secrétaire dans une pharmacie de Bouaké (Ndlr: 2e plus grande ville de la Côte d’Ivoire). Ce climat délétère l’a contrainte sa famille et elle de retourner dans sa ville natale de Djékanou. Au chômage et sans ressources, elles réussit à convaincre sept de ses amies pour acquérir un lopin de terre pour former l’association ASCAFED ou Association Canaan des Femmes de Djékanou. Si l’objectif premier de la culture de leur plantation était de fournir des repas aux élèves de l’école locale, elle réussit néanmoins à faire réinvestir leurs bénéfices . De ces débuts modestes, est née une activité prospère qui s’est étendue à la production de miel, de thé et de theck.

Actrice de Développement Infatigable

Bien qu’elle pouvait se limiter à ce groupement de femmes, Constantine Kouadio voit grand et même très grand. Pour ses femmes devenues nombreuses, elle veut le meilleur. Ainsi elle se donne pour mission de convaincre la société OLAM qui opérait déjà dans la région voisine de Toumodi de mettre en place une unité de décorticage à Djékanou qui sera gérée par celles qu’elle appelle ses sœurs.

Si la proposition n’a pas au préalable trouvé bon écho auprès de l’entreprise agro industrielle, rien et encore moins le scepticisme d’OLAM n’a pu venir à bout de sa détermination. Si bien que l’Usine finit par ouvrir ses portes à Djékanou avec 50 personnes employées. Un chiffre qui a fini par croitre incessamment jusqu’à atteindre 300 dont 255 femmes. Constantine a permis d’accroitre les productions de l’usine en favorisant l’acquisition des terres. Elle a catalysé l’économie de cette petite ville. Et en a fait une ville pleine de ville, et ou l’immobilier est en croissance.

TALITAKUM: Jeune fille LEVES TOI!

En 2018, ASCAFED a donné naissance à la Société à responsabilité limitée TALITAKUM qui signifie selon la Bible: Jeune Fille lèves toi! Un nom qui colle bien à l’injonction de Constantine envers les femmes qu’elle exhorte à prendre par les cornes le taureau de leurs émancipations. Grâce à elle des femmes s’occupent pleinement de leurs enfants et disposent même d’une crèche qui leur permet de travailler et de veiller sur leurs progénitures. Elle favorise l’insertion professionnelle des femmes à fort potentiel même lorsqu’elles sont sans diplômes. En contrepartie, elle leur donne la chance de l’alphabétisation. Elle donne aussi la chance à des étudiants en vacances de venir travailler pour préparer leurs rentrées.

Des Défis au quotidien

Il n’existe aucun combat qui ne comporte pas de défis et Constantine doit en relever constamment. Il faut noter celui de l’éloignement des terrains qui rend périlleux l’acheminement des produits (les femmes ont vu se perdre jusqu’à 15 hectares de manioc non écoulés), à cela s’ajoutent les problèmes d’irrigation des sols. Il faut songer à pratiquer le goutte à goutte, une technique salutaire mais qui demande encore plus de moyens et de travail. Elle veut aussi arriver à produire en contre saison ce que le réchauffement climatique rend difficile à tous égards.

Le développement de notre pays ne peut se faire sans des femmes exceptionnelles comme Constantine Kouadio. Des femmes qui portent à bout de bras les problèmes de leurs communautés et qui œuvrent à créer une nouvelle génération de leaders féminines. Nous disons merci à OLAM Côte d’Ivoire qui a su faire de ce partenariat un partenariat gagnant.

Tags : constantine Kouadiocôte d'ivoiredeveloppement ruraldjekanouheroïnes du present
Carelle Laetitia

The author Carelle Laetitia

Diplômée de Droit Public International, Carelle Laetitia Goli est une jeune femme ivoirienne qui croit fortement en l’idéal d’un monde de justice et de libertés