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Chers politiciens, 2020 n’est pas un programme de gouvernance!!!

Mettre l’homme au centre de la politique, la condition sine qua non de l’émergence

Ano est un grand village du département d’Agboville qui compte en son sein près de quinze mille âmes. Bien qu’il soit situé à la périphérie d’Abidjan les conditions de vie des populations y sont pénibles.

De toutes les infrastructures défectueuses, le centre de santé fait vraiment peine à voir.

Sur la façade défraichie et maculée de terre c’est sans doute la croix rouge qui nous fait nous rappeler que nous sommes dans un ‘’hôpital’’.  C’est impressionnant la précarité qui y règne. Et pourtant, la peinture qui s’écaille n’est pas le seul problème.

 En effet, il y prévaut une insalubrité qui n’est pas du fait des agents de santé. Car l’on sent que beaucoup d’efforts sont consentis pour garantir un minimum d’hygiène. Hélas !!!! Même la toiture nous fait comprendre le sort qu’attend les malades qui sont admis dans cet endroit. Ces derniers n’ont d’ailleurs droit qu’à quatre chambres dont deux affectées aux éventuelles parturientes.

Mais comment prétend -on accueillir et sauver des vies dans un endroit si désaffecté ?  Aucune fois nous n’avons vu de moustiquaires dans les chambres. Et pourtant la proximité avec les broussailles et une petite décharge sauvage est favorable à la propagation des agents pathogènes du paludisme. D’autant plus que pour permettre une aération agréable les fenêtres restent grandes ouvertes. Nous imaginons l’inconfort des malades sur des lits qui semblent dater de Mathusalem.

Les salles d’accouchement sont complètement dénudées. Selon certaines statistiques six à huit pour cent des nouveau-nés ont, à la naissance, des difficultés respiratoires. Cette asphyxie pouvant avoir des conséquences dramatiques pour l’enfant (lésions cérébrales définitives, voire la mort).
Pour éviter ce drame, tout infirmier doit installer un coin réanimation avec un matériel simple, disponible 24 heures sur 24.  Ce sont entre autres : un lavabo pour les mains avec du savon liquide, un plan de travail avec une lampe (chauffante si nécessaire), des sondes d’aspiration (calibre 8 ou 10), une aspiration buccale ou mécanique (à pied), une source d’oxygène si possible.

En lieu et place de ce nécessaire, l’on voit juste un dispositif artisanal de distribution d’eau puisée l’on ne sait dans quelle condition. L’on pourrait passer beaucoup d’heures à lister les défaillances (présence de rouilles sur les matériaux métalliques, pharmacie de premiers soins inexistantes, absence du matériel de stérilisation, etc.)

Nous nous posons surtout la question de savoir si nous peuple ivoirien sommes la préoccupation de nos dirigeants.

Parmi les fonctions régaliennes de l’Etat, il ya celle de  fournir des infrastructures et des institutions publiques, qui sont bénéfiques à toute la société.

 A notre grand désarroi, l’exemple d’Ano n’est pas isolé. Nos hôpitaux publics, pour la plupart désaffectés deviennent plus des mouroirs qu’autre chose. Pour les plus aisés donc plus chanceux l’option des cliniques privées leur est offerte. Mais et les plus démunis ?

 C’est à croire qu’aucune politique n’est définie en ce sens.


Mettre l’homme au centre de la politique, faire de son bien-être un objectif électoral majeur, lui garantir sa dignité est la condition sine qua non d’une émergence réussie. Et non l’érection d’un parti ou d’un homme politique sans réelle envie  de changement social.

Carelle Laetitia GOLI

Le plus choquant c’est qu’à l’aune de nouvelles joutes électorales nous n’entendons aucun programme dans ce sens. Pour quoi compétissent-ils ? Pour quoi veulent-ils prendre les rênes du pouvoir ? A quoi ont servi les derniers 100 milliards de FCFA portant sur la réhabilitation, l’équipement et la maintenance de plusieurs centres hospitaliers publics de Côte d’Ivoire.

A nos politiciens, nous voulons dire que 2020 n’est pas un programme de gouvernance. Le vrai politicien ne pense pas aux élections futures mais aux générations à venir.

Tags : électionspopulationsprogramme de gouvernancesanté
Carelle Laetitia

The author Carelle Laetitia

Diplômée de Droit Public International, Carelle Laetitia Goli est une jeune femme ivoirienne qui croit fortement en l’idéal d’un monde de justice et de libertés