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L’esclavage tout près de nous.

enfa,

De ses yeux hagards, la charge d’eau à ses pieds, elle nous observait hésitant à nous interpeller. Son aspect miteux et ses cheveux hirsutes en disaient long sur sa condition.

-Qu’est ce tu veux? nous lui demandâmes

-“Tantie pardon aidez moi à charger mon eau” dit elle tout bas.

Lorsque mon amie se leva pour s’exécuter, elle ne put s’empêcher outrée qu’elle était de lui poser certaines questions.

-Pourquoi est ce que c’est toi qu’on envoie transporter quelque chose de si lourd? Ce bidon contient jusqu’à 10 litres d’eau tu risques d’altérer ta croissance. D’ailleurs quel âge as tu?

-Tantie j’ai 8 ans, je travaille… répondit elle vraiment gênée.

……….

Elle avait 8 ans, n’était jamais allée à l’école et travaillait comme aide de maison ou de commerce.

Le monde a tremblé d’effroi devant les images de l’esclavage en Lybie mais ne s’offusque guère du sort des enfants comme cette fillette tout près d’eux. Et pourtant on a très souvent cette fillette du village bonne à tout faire de qui on ne se soucie pas vraiment et qui reste à maison quand nos enfants à nous vont à l’école.

Beaucoup d’enfants comme elle étaient donnés presque vendus à des ménages pour “travailler”.

Essentiellement de Sexe féminin, on les retrouve partout dans les marchés, dans les maisons, dans les restaurants…. Que deviendront ces enfants privés de la lumière de l’école? Des migrants, des voyous, des prostitués? Des marginaux qui la plupart seront pointés du doigt par la société et la famille qui pourtant n’a pas pu jouer son rôle.

Le pire ce sont les violences dont ils sont l’objet. Sexuelles, physiques, morales. Quelles sont leurs voies de recours???

La Côte d’Ivoire connait un taux d”analphabétisme de près de 49% c’est énorme. Comment pourrait on profiter du dividende démographique si le simple accès à l’éducation n’est pas garanti?

C’est le moment aussi de se pencher sur la question du taux de natalité. L’Afrique de l’ouest pourra t-elle faire face au défi humain en 2040 avec un taux avoisinant les 7 enfants par femmes? Un pays comme la Côte d’ivoire devrait en 2040 compter 40 voire 60 millions d’habitants sinon plus. Le dividende démographique serait-il réellement pour nous un avantage?

Quoiqu’il en soit, la place d’un enfant est à l’école. Mettons fin au travail et à l’exploitation des enfants. Quand nous disons non à l’esclavage en Lybie, disons non à celui près de chez nous, pratiqué par nous…

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Chers politiciens, 2020 n’est pas un programme de gouvernance!!!

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Mettre l’homme au centre de la politique, la condition sine qua non de l’émergence

Ano est un grand village du département d’Agboville qui compte en son sein près de quinze mille âmes. Bien qu’il soit situé à la périphérie d’Abidjan les conditions de vie des populations y sont pénibles.

De toutes les infrastructures défectueuses, le centre de santé fait vraiment peine à voir.

Sur la façade défraichie et maculée de terre c’est sans doute la croix rouge qui nous fait nous rappeler que nous sommes dans un ‘’hôpital’’.  C’est impressionnant la précarité qui y règne. Et pourtant, la peinture qui s’écaille n’est pas le seul problème.

 En effet, il y prévaut une insalubrité qui n’est pas du fait des agents de santé. Car l’on sent que beaucoup d’efforts sont consentis pour garantir un minimum d’hygiène. Hélas !!!! Même la toiture nous fait comprendre le sort qu’attend les malades qui sont admis dans cet endroit. Ces derniers n’ont d’ailleurs droit qu’à quatre chambres dont deux affectées aux éventuelles parturientes.

Mais comment prétend -on accueillir et sauver des vies dans un endroit si désaffecté ?  Aucune fois nous n’avons vu de moustiquaires dans les chambres. Et pourtant la proximité avec les broussailles et une petite décharge sauvage est favorable à la propagation des agents pathogènes du paludisme. D’autant plus que pour permettre une aération agréable les fenêtres restent grandes ouvertes. Nous imaginons l’inconfort des malades sur des lits qui semblent dater de Mathusalem.

Les salles d’accouchement sont complètement dénudées. Selon certaines statistiques six à huit pour cent des nouveau-nés ont, à la naissance, des difficultés respiratoires. Cette asphyxie pouvant avoir des conséquences dramatiques pour l’enfant (lésions cérébrales définitives, voire la mort).
Pour éviter ce drame, tout infirmier doit installer un coin réanimation avec un matériel simple, disponible 24 heures sur 24.  Ce sont entre autres : un lavabo pour les mains avec du savon liquide, un plan de travail avec une lampe (chauffante si nécessaire), des sondes d’aspiration (calibre 8 ou 10), une aspiration buccale ou mécanique (à pied), une source d’oxygène si possible.

En lieu et place de ce nécessaire, l’on voit juste un dispositif artisanal de distribution d’eau puisée l’on ne sait dans quelle condition. L’on pourrait passer beaucoup d’heures à lister les défaillances (présence de rouilles sur les matériaux métalliques, pharmacie de premiers soins inexistantes, absence du matériel de stérilisation, etc.)

Nous nous posons surtout la question de savoir si nous peuple ivoirien sommes la préoccupation de nos dirigeants.

Parmi les fonctions régaliennes de l’Etat, il ya celle de  fournir des infrastructures et des institutions publiques, qui sont bénéfiques à toute la société.

 A notre grand désarroi, l’exemple d’Ano n’est pas isolé. Nos hôpitaux publics, pour la plupart désaffectés deviennent plus des mouroirs qu’autre chose. Pour les plus aisés donc plus chanceux l’option des cliniques privées leur est offerte. Mais et les plus démunis ?

 C’est à croire qu’aucune politique n’est définie en ce sens.


Mettre l’homme au centre de la politique, faire de son bien-être un objectif électoral majeur, lui garantir sa dignité est la condition sine qua non d’une émergence réussie. Et non l’érection d’un parti ou d’un homme politique sans réelle envie  de changement social.

Carelle Laetitia GOLI

Le plus choquant c’est qu’à l’aune de nouvelles joutes électorales nous n’entendons aucun programme dans ce sens. Pour quoi compétissent-ils ? Pour quoi veulent-ils prendre les rênes du pouvoir ? A quoi ont servi les derniers 100 milliards de FCFA portant sur la réhabilitation, l’équipement et la maintenance de plusieurs centres hospitaliers publics de Côte d’Ivoire.

A nos politiciens, nous voulons dire que 2020 n’est pas un programme de gouvernance. Le vrai politicien ne pense pas aux élections futures mais aux générations à venir.

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