L’une des plus grandes crises que devront vivre notre génération et celles d’après est certainement celle du réchauffement climatique. Le réchauffement climatique est un phénomène global de transformation du climat caractérisé par une augmentation générale des températures moyennes (notamment liée aux activités humaines), et qui modifie durablement les équilibres météorologiques et les écosystèmes. Si les effets de ce phénomène se ressentent au niveau mondial, le réchauffement climatique en Afrique sera plus important qu’au niveau mondial au cours du XXIème siècle selon le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (le GIEC).
C’est fort de ce constat, et dans le but d’endiguer les effets de ce changement qu’a pris forme le programme Benkadi. Benkadi qui signifie ”Travailler ensemble dans la même”, est une initiative de la société civile ouest africaine pour améliorer l’efficacité des politiques publiques en matière d’adaptation au changement climatique et d’atténuation de ses effets au Bénin, au Burkina Faso, en Côte d’Ivoire et au Mali par une plus grande participation citoyenne y compris celle des jeunes, des femmes et des personnes handicapées.
Un objectif stratégique: les communautés et les groupes vulnérables
Les communautés, premières victimes du changement climatique sont la cible primordial de ce programme. En effet, l’objectif stratégique est: « les communautés affectées par l’érosion côtière, la dégradation des écosystèmes, la pollution par l’orpaillage et la déforestation, en particulier les femmes, les jeunes et les personnes vivant avec un handicap réalisent leur droit au développement et sont résilientes aux effets du changement climatique». L’inclusion du genre est un des axes stratégiques car en Afrique toujours selon le GIEC, les femmes, les enfants et les personnes âgées sont réputées plus vulnérables aux impacts du changement climatique. De manière plus générale, les communautés affectées par les changements climatiques verront la vulnérabilité de leurs populations sedévelopper. Elle affaiblira plus encore les capacités d’adaptation des populations, ne laissant pour choix que la migration.
Par ailleurs, selon Monsieur Lourens Van Bruchem, chef de projet et conseiller politique de l’ONG néerlandaise Woord en Daad qui travaille à la mise en oeuvre du programme, les femmes, les jeunes et les personnes handicapées sont mis de coté surtout dans la prise de décision. Il s’agit donc de leur donner de la voix et de prendre en compte leurs spécificités. Un site internet sera aussi fonctionnel pour permettre au grand public de suivre le programme.
Abidjan accueille la réflexion autour de la deuxième année de mise en oeuvre du programme
C’est ce lundi 04 Avril 2022 que s’est tenu le lancement de la deuxième année du programme dans la ville historique de Grand-Bassam, une ville aussi menacée par l’érosion côtière en Côte d’Ivoire. Accueillis par les autorités administratives, coutumières et diplomatique la société civile ouest africaine et ses partenaires ont pu exposer des travaux qui se tiendront du 04 au 08 Avril 2022 dans notre pays.
En Côte d’Ivoire, plus spécifiquement c’est la thématique de l’érosion côtière et des espaces protégés qui feront l’objet de plaidoyers qui s’appuient sur des études mises effectuées en amont avec les populations concernées. Nos côtes sont de plus en plus érodées par l’avancée de la mer et les migrations des populations s’ensuit forcément.
De 2011-photo du bas- à 2017-photo du haut- la disparition des terres du villages de Lahou Kpanda en Côte d’Ivoire. La conséquence est la migration des populations.
Cet atelier fera alors le bilan général de l’année écoulée, mais servira surtout de cadre de renforcement de capacité des acteurs de mise en oeuvre du programme. Il sera le cadre posé pour l’intégration du genre dans le programme, aux dire de Sylvestre N. Tiemtoré, le coordonnateur général du programme.
Nous rappelons que Benkadi est mis en oeuvre avec l’accompagnement des partenaires tels que Woord en daad, le Ministere des affaires étrangeres des Pays-bas et le gouverment du Burkina Faso. Il est mis en oeuvre dans les quatre pays par les plateformes membres du consortium que sont:
Au Benin; la Plateforme des Acteurs de la Société civile au Bénin (PASCIB), En Côte d’Ivoire par la Convention de la Société civile (CSCI), Au Mali par le Secrétariat de Concertation des ONG nationales du Mali (SECO-ONG).