HOMMAGE AUX FEMMES DE LA PÊCHE ARTISANALE EN CÔTE D’IVOIRE
Un Reportage de l’Union des sociétés coopératives des femmes de la pêche et assimilée de Côte d’Ivoire (USCOFEP-CI). Réalisé par Madame Andréa DURIGHELLO.
- La pêche, c’est une histoire de famille, un métier qui se passe de génération en génération. Déjà dans mon enfance, j’étais là avec ma mère à vendre et à transformer le poisson. Ce travail nous aide beaucoup, il couvre nos besoins quotidiens, il scolarise nos enfants. Même si beaucoup d’entre nous ne sont pas mariées, nous ne plaignons pas car la pêche nous permet de nous prendre en charge et de soutenir nos enfants et nos familles.
Je ne me plains pas de la manière dont je travaille, ce que je fais me rends fière. Je ne me soucie pas de ceux qui se croient au-dessus de moi. Tout ce qui m’importe, c’est que ce métier que j’aime me permette de me prendre en charge et d’obtenir ce que je souhaite. Grâce à ce commerce, j’ai pu scolariser mes enfants. Ma famille est fière de moi.
Pour cette journée de la femme 2019, je souhaite dire merci à toutes les femmes qui sont dans ce domaine. Qu’elles soient courageuses, qu’elles persévèrent ! Moi je me tiens debout devant vous, j’ai été persévérante. Qu’elles persévèrent car c’est dans la persévérance qu’on arrive au bout. Qu’elles soient courageuses. - Les femmes qui travaillent dans le secteur de la pêche jouent un rôle essentiel car ce sont elles qui nourrissent leurs enfants, leur famille, leur mari. Ce métier nous rend autonome, il nous permet de nous nourrir.
Je vis de ce métier, je vis du poisson que je fume. En tant que fumeuse de poisson, j’arrive à me nourrir moi-même et c’est quelque chose dont je suis très fière. J’ai vécu beaucoup de bons moments au sein de la coopérative, j’ai pu voyager et bénéficier de formations pour apprendre d’autres techniques de fumage, plus écologiques et moins mauvaises pour la santé que le fumage traditionnel qui dégage beaucoup de fumée. Malheureusement même s’il y a des solutions, c’est encore trop souvent que les femmes travaillent dans la fumée, comme ici.
Pour cette journée de la femme 2019, je souhaite que les gouvernements aident les femmes financièrement et moralement pour qu’elles puissent faire leur travail. Pour qu’on ait accès au poisson. - Ce métier de détaillante, c’est moi qui l’ai choisi. Dès ma jeunesse, j’ai commencé à vendre du poisson. Le poisson que je vends me permets jusqu’à aujourd’hui de nourrir mes enfants. Mais il faut admettre qu’avant ça marchait mieux. Maintenant, ça ne va pas. Le poisson est cher, les cartons sont chers. Souvent, on n’arrive même pas à faire 100 Francs de bénéfices. Notre coopérative a rejoint l’Union des Femmes de la pêche pour nous aider à trouver des solutions et à retrouver la joie de notre métier.
Même si c’est difficile, je suis heureuse et fière de mon travail. Je pourrais vendre des pagnes, mais cela ne m’intéresse pas. Ce que j’aime dans le poisson c’est que quand tu l’as gagné, tu l’as gagné. Ce que je gagne me permet de me débrouiller, de nourrir mes enfants et de pouvoir retourner au village en cas de problème. Si l’on n’aimait pas ce métier, on l’aurait quitté depuis longtemps. La coopérative est aussi ce qui nous fait continuer à avancer, on est solidaire, ensemble on retrouve notre courage et notre joie.
Pour cette journée de la femme 2019, je souhaite à toutes une bonne et heureuse année dans la solidarité. Que cette année nous nourrisse et efface tous les problèmes. On va aller de l’avant, qu’ensemble nous soyons unies. - Les femmes qui travaillent dans la pêche jouent un rôle important pour leurs familles. Les métiers de la pêche sont des métiers nobles. Quand le poisson est là, les femmes ont les ressources pour s’occuper de leurs enfants.
Ce que j’aime dans mon métier, c’est que je ne dépends de personne. J’arrive à me prendre en charge moi-même. C’est grâce à cela que je scolarise mes enfants. Leur papa est là, mais j’aide quand même pour la scolarité et ça me rend fière. Ce travail, c’est moi qui l’ai choisi. Ma mère ne travaillait pas ici. J’avais une tante qui faisait ça et le métier m’a attiré.
Je ne me plains pas de mon travail, je suis heureuse ici car nous sommes réunies en coopérative, nous sommes ensemble. J’ai été très marquée par le jour où on a célébré la fête des mères, on était toutes ensemble et tout le monde était très joyeux.
Pour cette journée de la femme 2019, je souhaite qu’on nous aide car le poisson est devenu cher. Il y a trop d’intermédiaires. Aujourd’hui quand on achète du poisson, on le revend souvent à perte. Ça crée des dettes. On veut travailler, mais on a besoin d’aide pour retrouver du poisson à un bon prix, pour qu’on puisse continuer à vivre de notre travail. - La femme fumeuse a un rôle important, car elle permet de limiter les pertes. Si le poisson n’est pas vendu à temps et qu’il n’est pas conservé, il y a perte.
Je suis fière d’être fumeuse car j’ai un métier où je dois me tenir propre et bien me comporter avec mes camarades. Ici nous sommes une grande famille, tout le monde n’a pas cette chance. Avant on ne se connaissait pas, c’est une retrouvaille. Nous sommes très fières de cette coopérative. Grâce à notre travail, nous arrivons à être autonomes et à aider nos familles. On arrive à scolariser nos enfants et surtout on peut se défendre !
L’introduction de nouvelles pratiques de fumage a changé notre vie. Avant on fumait dans des barriques traditionnelles et on avait beaucoup de maladies. Moi-même j’avais des problèmes aux yeux. Mais grâce à ces techniques que le gouvernement et ses partenaires nous ont montrées, nos problèmes se sont améliorés. La fumée ne gêne plus. Maintenant à la fin de la journée, personne ne sent que j’étais à côté de la fumée !
Pour cette journée de la femme 2019, je souhaite à toutes les femmes de se mettre en activité. Une femme ne doit pas se délaisser, nous sommes l’égal de l’homme. On ne doit pas se minimiser. Donc j’appelle toutes les femmes à se mettre au travail quelle que soit leur activité, pour être même au-dessus de l’homme si nous le pouvons ! - Les femmes travailleuses de la pêche jouent un rôle important car se sont des femmes qui se battent, qui n’ont pas peur des tâches difficiles.
J’aime mon travail de détaillante car en me réveillant le matin, je sais que je lève pour aller faire un travail qui compte. Un travail où je dois mettre toute ma tête. Ça donne un sens à mon quotidien, ça me rend heureuse et ça me rend fière.
Chaque fois que je fais une vente et que je gagne quelque chose, même 500 Francs, cela me rend heureuse et me fait oublier beaucoup de problèmes. Ça me fait oublier d’aller demander de l’aide à mes proches ou à ma famille. Ça me rend autonome. Nous continuerons à nous battre pour cela, mais il faut dire qu’aujourd’hui nous sommes inquiètes, car les prix des cartons de poissons sont trop élevés.
Pour cette journée de la femme 2019, je souhaite à toutes les femmes ivoiriennes et non-ivoiriennes une bonne année, une année qui permette de décharger les épaules de chaque femme. Qu’on nous donne la force d’aller de l’avant. - Les femmes du secteur jouent un rôle très important pour nourrir leurs enfants. Moi qui suis veuve, c’est grâce à ce travail que je peux prendre mes enfants en charge. Je n’ai pas honte de mon métier, au contraire j’en suis fière car c’est grâce à lui que je peux élever mes enfants. Ce métier, je l’ai choisi. Avant moi, ni ma mère ni aucun membre de ma famille n’avait travaillé ici.
La perte de mon mari a été un événement triste pour moi et mes enfants, mais ça m’a rendu autonome car j’ai dû m’occuper seule de mes trois enfants. Mon travail de fumeuse m’a même permis d’envoyer les enfants à l’école.
Pour cette journée de la femme 2019, je souhaite que l’appel à la fraternité entre toutes les femmes soit entendu, et que cette année soit synonyme de paix et de prospérité pour toutes. Nous devons être solidaires. - Mon métier c’est vendre du poisson, c’est le seul métier que je sais faire. C’est un métier important car il nous permet à nous les femmes de nous débrouiller. Enfin, c’était le cas avant. Avant on gagnait un peu, mais aujourd’hui comme le marché n’est pas en bonne condition, les clients ne rentrent plus. Alors les femmes sont allées vendre leur poisson dehors, devant le marché. Il n’y a même plus de poisson qui rentre. Il faut nettoyer et rénover le marché pour faire revenir les clients et il faut arrêter le marché à l’extérieur.
Aujourd’hui, c’est dur, mais ce travail m’a beaucoup apporté. Grâce à lui, j’ai pu avoir un petit terrain et j’ai pu envoyer mes enfants à l’école. Je suis fière d’être le socle de ma famille, c’est parce que je fais ce que je fais que ma famille peut avancer. Nos familles comptent sur nous, alors nous prions pour que le marché se normalise.
Pour cette journée de la femme 2019, je nous souhaite à nous les femmes d’avoir la santé. Je souhaite qu’on puisse vendre normalement pour répondre à nos besoins. - Notre travail est important car il nous permet d’aider nos maris. Ils ne rentrent pas tous les jours à la maison avec de l’argent, alors ce travail nous permet de les aider et d’envoyer les enfants à l’école.
Mon métier me rend fière car je ne reste pas les bras croisés et je peux aider mon mari et mes enfants. Quand ils ont besoin d’argent pour l’école, il leur dit que papa n’a pas d’argent et qu’il faut aller voir maman. Je suis fière quand ils viennent me demander et que je peux leur donner. Ce travail, c’est une chance pour moi. Avant, comme beaucoup de femmes de la coopérative et comme ma maman, je faisais de l’attiéké. C’est bon mais c’est fatigant. Aujourd’hui je suis heureuse d’être devenue fumeuse de poisson.
Les nouvelles pratiques de fumage que la FAO nous a apprises ont changé beaucoup de choses pour nous. Avant nos parents utilisaient du bois d’hévéa qui crée beaucoup de fumée, ça rend malade et donne des migraines. L’hévéa c’est toxique mais nos parents ne le savaient pas. Aujourd’hui on utilise du bon bois qu’on mélange avec du charbon et on a plus de problèmes. Il n’y a rien à dire, nous sommes très contentes.
Pour cette journée de la femme 2019, et en tant que femme, je veux dire à toutes les femmes de ne pas rester les bras croisés, d’être toujours motivées. - Les femmes sont essentielles dans le secteur de la pêche parce qu’elles sont au bout de la chaîne. Ce sont elles qui vont acheter le poisson et qui le transforment. Elles sont indépendantes des hommes. J’aime mon travail mais je vieillis, mes pieds me font mal et ça devient difficile. Le poisson est cher, parce qu’on n’a pas accès direct au port et on doit passer par des intermédiaires, ça fait monter les prix. Parfois je vais chercher le poisson et je ne gagne rien, mais je suis obligée de continuer pour nourrir mes enfants. Je ne suis pas allée à l’école mais grâce à ce métier j’ai pu prendre en charge la scolarité de mes quatre enfants, c’est ma fierté. Même si j’aime mon métier, je ne veux pas que mes filles deviennent fumeuses, comme moi. Nous travaillons dans la fumée, c’est très mauvais, Je suis heureuse d’avoir rejoint la coopérative, on est solidaire et on se soutient. L’an dernier la présidente a organisé une fête pour toutes les femmes à l’occasion de la fête des mères. La coopérative est un vrai soutien. Pour cette journée de la femme 2019, je souhaite que le gouvernement nous aide à accéder au poisson. On ne va plus pouvoir acheter le poisson si les intermédiaires restent là.