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Ndaté Yalla (Ndieumbeutt) Mbodj: LE CAUCHEMAR DES COLONS

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En 1855, les Français arrivent sur la côte sénégalaise dans l’espoir de la coloniser, ils se heurtent à la résistance d’une femme. Postée sur son trône, le visage altier et le corps opulent, elle fume sa longue pipe. Autour d’elle, plus de 500 femmes richement vêtues et une gigantesque armée lui obéissent au doigt et à l’œil. Elle connaît bien ces envahisseurs – sa famille, les Tédiek, s’est enrichie grâce à leur long règne et aux nombreux échanges avec les comptoirs français – et elle est prête à prendre les armes pour défendre ce qui est à elle.

Ndaté Yalla Mbodj est la dernière grande Linguère du Waalo, royaume du Nord-Ouest du Sénégal.
En langue sérère et wolof, linguère signifie reine ou princesse, c’est le titre attribué à la mère ou à la sœur du souverain. Et il n’était pas rare que l’une d’elles accède au trône. Les Linguères étaient donc préparées à diriger leur peuple, politiquement et militairement. Elles étaient formées pour gérer le royaume d’une main de fer ainsi que pour trancher les affaires internes et les problèmes du quotidien. Elles étaient surtout éduquées au métier de la guerre et au maniement des armes. Le courage est un trait dont elles héritèrent de génération en génération. Et Ndaté Yalla a en elle le tempérament fier de sa mère, la Linguère Fatim Yamar. Elle se souvient encore de sa mort.

À la mort de sa sœur, Ndaté Yalla accède au trône. Elle fait tomber tous ses ennemis et se plaît à défier les Français, à qui elle rappelle sans cesse leur condition d’étrangers sur ses terres. Ne se fiant pas aux visages amicaux et commerciaux que les hommes blancs laissent paraître, elle écrit continuellement à l’administrateur Faidherbe pour lui faire renoncer à toute envie de conquête. En 1851, elle lui envoie une missive : « Le but de cette lettre est de vous faire connaître que l’Ile de Mboyo m’appartient depuis mon grand-père jusqu’à moi. Aujourd’hui, il n’y a personne qui puisse dire que ce pays lui appartient, il est à moi seule.
Ndaté se considère comme la seule souveraine du Royaume du Waalo et n’hésite pas une seconde à livrer des batailles acharnées aux Français qui oseraient défier sa légitimité royale. Elle va jusqu’à piller les environs de Saint-Louis pour narguer Faidherbe et lui rit au nez quand il réclame un remboursement des dommages causés.
Le poussant toujours un peu plus à bout, elle fait prévaloir ses droits sur les îles de Mboyo et de Sor, l’actuelle ville de Saint-Louis, et fait interdire tout commerce avec les français. Ces derniers n’en peuvent plus de son audace. Faidherbe rassemble toutes ses troupes et lance l’attaque contre le royaume insoumis, qui cette fois tombe sous les coups ennemis. Admiratif de la bravoure de la Linguère Ndaté Yalla, Faidherbe emmène le fils de la reine vaincue afin de le scolariser à l’école des otages de Saint-Louis. Mais Sidiya, 10 ans, a déjà reçu l’éducation trempée dans la fierté nationale de sa mère et refuse tout contact avec l’ennemi. Faidherbe le baptise Léon, fait de lui son filleul et l’envoie étudier au lycée impérial d’Alger, espérant que l’éloignement de sa terre natale assouplira son esprit, le rendant ainsi plus docile. En vain. Jusqu’à sa mort, le fils de la dernière Linguère défiera les français, refusant coûte que coûte de parler la langue des colons et de porter leurs vêtements. A ce jour, Ndaté Yalla Mboj, la rebelle, reste encore une des figures emblématiques.

(Statue de la Linguère Ndate yalla dans le Nord du Sénégal)


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28 Février 2019: La Féminisation des corps de Métier (enfin) reconnue

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L’Académie française se résout à la féminisation des noms de métiers https://www.lemonde.fr/societe/article/2019/02/28/l-academie-francaise-se-resout-a-la-feminisation-des-noms-de-metiers_5429632_3224.html

Enfin ! Jeudi 28 février, l’Académie française s’est prononcée en faveur d’une ouverture à la féminisation des noms de métiers, de fonctions, de titres et de grades. Approuvé à une très large majorité (seules deux voix se sont élevées contre), le rapport émanait d’une commission d’étude composée de Gabriel de Broglie, Michael Edwards, Danièle Sallenave et Dominique Bona. Quoique très prudent et fort diplomatique, il n’en représente pas moins une sorte de révolution sous la Coupole. C’est la toute première fois que l’institution, créée en 1634, va aussi loin dans la reconnaissance du féminin des mots, renouant en cela avec une pratique courante au Moyen Age.

(FILES) In this file photo taken on October 23, 2014, new member of the Academie Francaise (French Academy), author Dominique Bona, wearing her Academician suit and holding her sword, poses in the institution’s library following her reception ceremony in Paris. The official guardians of the French language may be about to end centuries of male linguistic dominance by allowing more feminine words for professions. / AFP / KENZO TRIBOUILLARD

Pas question de légiférer, rappelle le rapport, l’Académie se contente d’être la gardienne du « bon usage »« Nous voulions rouvrir ce dossier, pour montrer que l’Académie est sensible au fait que des femmes s’interrogent sur la définition de leur métier », indique l’écrivaine Dominique Bona, qui milite depuis longtemps pour cette avancée. Il ne s’agit pas d’avaliser toutes les nouveautés, ni de les freiner d’ailleurs, mais « d’étudier quelles évolutions pratiques il serait souhaitable de recommander » en dégageant, parmi les usages, « ceux qui attestent une formation correcte et sont durablement établis ».Article réservé à nos abonnés Lire aussi  Alain Rey : « Faire changer une langue, c’est un sacré travail ! »

Pour autant, ses préconisations sont assez claires. Dans le domaine des métiers et des professions, d’abord, « il n’existe aucun obstacle de principe à la féminisation des noms ». La plupart des métiers manuels le sont déjà et depuis longtemps. Le rapport constate à ce propos que « la langue française a tendance à féminiser faiblement ou pas les noms de métiers (et de fonctions) placés au sommet de l’échelle sociale ». Cette résistance augmente à mesure que l’on s’élève dans la hiérarchie professionnelle.

Les mots terminés par un « e » muet (« architecte ») ou un « o » (« impresario ») sont les plus faciles et, sauf quelques cas particuliers (« médecin »), les noms masculins terminés par une consonne se féminisent aisément en ajoutant un « e ». Idem pour les noms en « eur », qui peuvent se féminiser grâce au « e » (« docteure »), sauf lorsqu’un verbe correspond au mot (« chercheur-euse »).

« Chef », « chèfe », « cheffesse », « cheftaine » ou « chève »

Restent les noms qui posent problème. A commencer par « chef », qui a donné lieu à la création de formes féminines très diverses : « la chef », « chèfe », « cheffesse », « cheftaine » ou même « chève » (comme brève). Quoique n’appartenant pas de manière évidente au « bon usage », concluent les académiciens, c’est pourtant le mot « cheffe » qui l’emporte, car il est le plus employé.Article réservé à nos abonnés Lire aussi  Féminisation des noms de métiers : encore un effort !

Mais les mots sur lesquels les académiciens achoppent le plus et depuis longtemps sont ceux qui les concernent de plus près : écrivain et auteur. Pour le premier, l’affaire est si sensible que le rapport expédie en deux lignes la forme « écrivaine » – laquelle se contente pourtant d’ajouter un « e » à un mot se terminant par une consonne, selon la règle préconisée plus haut. « Cette forme, lit-on, se répand dans l’usage sans pour autant s’imposer. »

En réalité, beaucoup d’académiciens continuent de trouver ce mot laid, ou dissonant. Ils entendent « vaine », là où ils ne remarquent pas du tout « vain » quand le mot est au masculin. Qu’importe ! Le 21 février, dans son discours de réception de Patrick Grainville à l’Académie Française, Dominique Bona n’a pas hésité à formulerle mot « écrivaine » en parlant de Marguerite Duras, juste pour le plaisir de le faire résonner sous la coupole…

« Autrice »

En ce qui concerne « auteur », faut-il simplement ajouter un « e » ou préférer « autrice », un peu plus élitiste ? Interrogé sur cette forme en 2017, Alain Finkielkraut la jugeait « horrible ! » Autre solution : considérer, comme le suggère le rapport, que « la notion, qui enveloppe une grande part d’abstraction, peut justifier le maintien de la forme masculine, comme c’est le cas pour poète, voire pour médecin ».Le débat reste ouvert – et enrobé d’une certaine ambiguïté, puisqu’il semble attester que l’abstraction demeure l’apanage du masculin.

Enfin, pour les fonctions, les Immortels rappellent que « contrairement au métier, une fonction est distincte de son titulaire et indifférente à son sexe – elle est impersonnelle car elle ne renvoie pas à une identité singulière, mais à un rôle social, temporaire et amissible, auquel tout individu peut, en droit, accéder (…). On n’est pas sa fonction, on l’occupe. » Idem pour les grades.

Toutefois, note le rapport, cette distance ne constitue pas un obstacle à la féminisation, même s’il faut éviter de forcer des évolutions linguistiques. Par ailleurs, la dénomination des fonctions, titres et grades doit demeurer invariante dans les textes juridiques.Lire aussi  Quiz : savez-vous féminiser les noms (et autres questions de genre) ?

Pas de problème, donc, pour dire « inspectrice générale des finances », même si l’usage ne suit pas encore, mais « maître des requêtes » ne se féminise toujours pas et « conseillère maître », seulement à moitié. Le monde de l’armée, lui, a largement féminisé la plupart des grades. On peut dire « lieutenante-colonelle » ou « adjudante », mais le mot chef, toujours lui, continue de poser problème lorsqu’il est composé. On préférera « sergente-chef »,indiquent les académiciens, dans la mesure où le mot est pris comme adverbe.

Enfin, si la France avait de nouveau une femme à la tête de son gouvernement, elle s’appellerait sans doute « première ministre », et « présidente » si elle occupait la plus haute fonction. Pour ce qui est de « chef d’Etat », en revanche, il est à craindre que le féminin tarde encore à vaincre ce bastion de la virilité.

Raphaëlle Rérolle (le monde paris)

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18 FEVRIER 1938: Fin de l’incapacité civile des femmes mariées (FRANCE).

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Incapables alors….

La loi du 18 février 1938 accorde aux femmes mariées la capacité civile que leur confisquait le Code Napoléon depuis 1804 en les assimilant aux fous, aux mineurs et aux délinquants. La fameuse sentence de l’article 213, « la femme doit obéissance à son mari », est enfin supprimée après une mobilisation obstinée des féministes, amorcée de longue date. https://www.cairn.info/revue-vingtieme-siecle-revue-d-histoire-2005-3-page-129.htm  Les femmes devaient demander à cette époque l’autorisation de leur mari pour toutes leurs démarches : pour demander une carte d’Identité, ou pour s’inscrire à l’Université..

Libérées mais pas vraiment….

La femme mariée n’est plus incapable civile : elle peut désormais posséder une carte d’identité et un passeport ainsi qu’ouvrir un compte en banque sans l’autorisation de son mari. Subsistent pour le mari : la fixation de résidence, la possibilité de s’opposer à l’exercice d’une profession et l’exercice de l’autorité paternelle. Il reste le chef de famille. Il faudra attendre 1965 pour qu’elle soit libre de travailler sans l’accord du mari. https://twitter.com/Egal_FH

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ADA S. HEGERBERG: premier Ballon d’or féminin

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Ada Stolsmo Hegerberg, est une footballeuse internationale norvégienne évoluant au poste d’attaquante avec l’Olympique lyonnais. Elle est la jeune sœur d’Andrine Hegerberg, joueuse elle aussi mais au Paris Saint-Germain Football Club. Elle rentre dans l’histoire comme première femme ballon d’or.

Sa carrière

Ada débute en 2010, à 14 ans, en Toppserien avec le club de Kolbotn IL, ensuite rejoint l’Olympique lyonnais pour la saison 2014-2015 où elle remporte notamment trois Ligues des champions consécutives en 2016, 2017 et 2018.
Ada Hegerberg débute en équipe nationale à l’âge de 16 ans, le 19 novembre 2011 face à l’Irlande du Nord.

Le 8 octobre 2018, la joueuse est nommée parmi les quinze prétendantes au premier Ballon d’or féminin.

Le 3 décembre 2018 elle remporte le premier Ballon d’or féminin. Ce prix est une victoire pour toutes les femmes et une grande avancée dans le combat pour l’égalité du genre.

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JOSINA MACHEL: Freedom Fighter

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Elle est née sous le nom de Josina Abiathar Muthemba le 10 août 1945 dans la province méridionale de inhambane.
Josina Machel devient active politiquement dans les groupes d’étudiants clandestins, et membre d’une cellule illégale du Front de Libération du Mozambique, plus connu sous son abréviation portugaise FRELIMO.

A 18 ans, Josina Machel décide de fuir le Mozambique pour rejoindre la guerre de libération contre les Portugais. Lors de sa première tentative de fuite, elle est capturée dans ce qui était alors la Rhodésie du Sud (aujourd’hui le Zimbabwe), renvoyée chez elle et emprisonnée pendant plusieurs mois. Lors de sa seconde tentative, elle parvient à se rendre au siège du Frelimo à Dar es Salaam, la capitale de la Tanzanie.
Elle reçoit alors une formation militaire et gravit les échelons du FRELIMO, devenant chef du Département des affaires sociales du parti en 1969 à l’âge de 24 ans. La même année, elle épouse Samora Moisés Machel, qui deviendra le premier président d’un Mozambique indépendant en 1975. Mais Josina n’a pas vécu suffisamment longtemps pour voir son pays libéré des Portugais. Elle meurt des suites d’une grave maladie à Dar es Salaam en 1971.

Militante des droits de la femme

Militante pour les droits des femmes
Pour son attachement à la cause de l’indépendance au nom duquel elle a même refusé une bourse pour aller étudier en Suisse, préférant rester et continuer à se battre dans la guerre contre les Portugais. Elle s’est également battue pour le droit des femmes à prendre part à la lutte de libération du pays, à porter les armes, et à être politiquement actives.

L’héritage de Josina Machel est évoqué chaque année le jour de sa mort, le 7 avril. À cette date, le Mozambique célèbre sa Journée nationale de la femme, rendant ainsi hommage à son engagement pour l’égalité des droits.

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